18/12/2015

Étude sur l’état de conservation des prairies de fauche

La phase de réactualisation de la cartographie des prairies a permis d’inventorier sur le site 30,7 ha de prairies de fauche d’intérêt communautaire relevant de l’habitat 6510. Ceci représente 11 % de la superficie du site, ce qui représente un enjeu impo

Étude sur l’état de conservation des prairies de fauche – phase I - 2015

 

La phase de réactualisation de la cartographie des prairies a permis d’inventorier sur le site 30,7 ha de prairies de fauche d’intérêt communautaire relevant de l’habitat 6510. Ceci représente 11 % de la superficie du site, ce qui représente un enjeu important en terme de conservation.

 

Une première analyse à dire d’expert de l’ensemble des prairies du site montre que la moitié d’entre elles, sont en état globalement altéré. Ce constat s’explique en grande partie par  le contexte de vallée de grande rivière qui induit un sol profond naturellement riche en nutriments, d’où une eutrophisation naturelle des prairies.

 

Dans ce site, la montée d’une partie des troupeaux en estive joue un rôle important. Ce mode de gestion entraine un très fort déprimage en avril-mai pour exploiter toute l’herbe avant que les vaches ne partent en montagne. Ce piétinement important en période humide est le facteur principal de déclassement de la qualité des prairies, il aboutit à la présence de sols nus, il favorise les rumex et les renoncules. Le régime mixte pâture/fauche a aussi une influence sur la typicité de la flore de ces prairies.

 

 

Prairie à Cerfeuil des bois

 

Le travail d’évaluation précis a concerné un seul type de prairies fauchées riches en fleurs déjà sélectionnées pour leur intérêt. Avec le recul, il aurait été plus judicieux de travailler sur l’ensemble des prairies fauchées qui constituent le potentiel total de l’habitat. Certaines prairies eutrophes n’avaient pas été retenues lors de la cartographie initiale alors qu’elle corresponde à l’habitat d’intérêt européen mais sous une forme dégradées. Parmi toutes les zones fauchées, on distingue au final :

  • Les prairies fauchées artificielles où la flore est très simplifiée. Ces prairies ne sont pas considérées comme étant d’intérêt européen mais elles constituent un réservoir potentiel en cas de changement de pratique. Ce type de prairie est absent du site ce qui est en premier lieu un point positif.
  • Les prairies fauchées précocement dont la qualité n’a pas été évaluée.
  • Les prairies où le régime mixte fauche/pâture entraine des confusions dans le rattachement ou non à l’habitat. Une sélection a été faite sur le terrain. Ponctuellement, il peut aussi y avoir des prairies actuellement uniquement pâturée mais qui ont conservé la flore du régime de fauche passé.
  • Les prairies fauchées en mai-début juin et suffisamment riches en fleurs. L’état de conservation apparaît globalement altéré pour 50% ces prairies mais relativement à un état objectif naturellement altéré. La diversité reste dans 60 % des prairies dans les classes de valeur inférieure (3-8 fleurs indicatrices, voire inférieur à), il y a souvent des plantes indiquant une fertilisation importante des sols et certaines espèces typiques des prairies de fauche manquent. La fauche est de plus trop précoce pour les papillons. 13% des prairies sont donc classées en état « dégradé », 50% en état « altéré» et 37% en état « bon ». 95% des prairies de fauche sont globalement situées dans les objectifs réalistes d’un état variant entre « altéré » et « bon » en fonction de la fertilité naturelle du sol.